La cité Klaushöhe qui se voulait être un exploit en matière sociale.
La cité était composée de quatre rangées de huit maisons chacune renfermant à leur tour deux ou trois appartements.
Ces
derniers
étaient
équipés
pour
l'époque
de
plusieurs
pièces
spacieuses,
salle
à
manger,
chambre
d'amis,
chambres
à
coucher,
vestibule,
salle
de
bains,
cuisine
moderne
avec
combiné gaz-électricité-charbon et correspondaient aux exigences d'un haut fonctionnaire de la ville.
Ces
constructions
étaient
réalisées
sur
un
sol
de
montagne
et
devaient
être
le
symbole
des
efforts
sociaux
de
l'IIIème Reich.
Ceci
n'était
à
vrai
dire
que
le
premier
essai
d'un
projet
dont
le
but
était
de
peupler
l'Obersalzberg
de
partisans
fidèles.
Les
logements
n'étaient
pas
accordés
en
fonction
des
besoins,
mais
revenaient
tout
simplement
à
ceux
qui
étaient dans les bonnes grâces ou qui étaient voués corps et âme à Hitler ou du moins de Bormann.
Le loyer était par conséquent modique.
Les
locataires
ne
participaient
que
pour
une
petite
part
aux
frais
en
versant
une
somme
ne
correspondant
ni
au taux d'amortissement, ni au taux des intérêts.
Ici, ce genre de calculs s'en référait à un système particulièrement étudié.
Finalement, on construisait aux frais de l'Etat
De nombreux bâtiments furent détruits lors de l'attaque aérienne.
Le pillage qui s'ensuivit contraignit à une démolition partielle.
La cité Buchenhöhe était la deuxième cité de l'Obersalzberg.
Depuis
1941,
elle
fut
déclarée
officiellement
"opération
secrète"
et
seule
la
direction
des
travaux
savait que quelque chose d'extraordinaire devait s'élever à cet endroit.
Le terrain sur lequel on bâtissait était extrêmement difficile.
Il y avait là des collines rocheuses et de la forêt que traversaient des torrents' à cascades.
Sur
la
roche
reposaient
des
couches
d'une
épaisseur
variable,
composées
d'éboulis
mélangés
à
de
l'argile
et
agglomérés à de gros blocs irréguliers ou bien à de la brèche.
Ces deux natures de sols présentent les mêmes inconvénients.
Lorsqu'ils sont secs, on ne peut les travailler qu'au marteau pneumatique.
En contact avec de l'eau, ils se transforment en masse boueuse.
Des parcelles entières de forêts furent abattues.
On dévia de 30 à 40 mètres le cours des torrents par des canalisations de ciment.
On construisit des routes pour traverser l'ensemble.
Des
ponts
enjambèrent
les
gorges
et
les
crevasses
mais
tout
cela
n'était
que
des
projets
complémentaires
très
onéreux.
Au
niveau
de
la
statique,
les
ingénieurs
durent
faire
des
fondations
particulièrement
profondes
et
solides
et
utiliser de telles quantités de fer qu'ils dépassèrent les proportions normales.
En hiver, les ouvriers venaient par camions entiers pour déneiger le chantier.
Il
fallut
recouvrir
de
bâches
les
maisons
en
construction
et
les
chauffer
avec
de
la
vapeur
et
des
brasiers
pour
pouvoir poursuivre les travaux.
Des serpentins de chauffage furent placés sous les camions.
L'eau pour les bétonneuses était préalablement chauffée ainsi que les briques et les pierres de taille.
Des centaines de m3 de terre furent nécessaires.
On
construisit
une
quarantaine
de
maison
comportant
chacune
deux
à
quatre
appartements
de
cinq
à
huit
pièces
chacun,
un
grand
magasin
avec
des
installations
frigorifiques,
des
garages,
un
restaurant,
un
jardin
d'enfants
avec
terrasse
couverte,
une
piscine
en
plein
air,
une
école,
un
gymnase,
de
grands
garages,
un
transformateur,
un
poste
d'incendie
et
une
grande
centrale
de
chauffage
qui
devait
alimenter
en
eau
chaude
et en air chaud tous les appartements.
L'édification des constructions revint à des sommes gigantesques qui suscitèrent l'étonnement.
Petit à petit, les effets de la guerre se firent sentir à l'Obersalzberg.
Pour la première fois, Bormann rencontra de grandes difficultés pour se procurer les matériaux nécessaires.
Speer, devenu ministre du Reich, pria Bormann à plusieurs reprises de cesser ses constructions.
Celui-ci
cependant
réussissait
chaque
fois
à
faire
continuer
les
travaux
en
se
référant
à
un
ordre
direct
d'Hitler.
Cependant, il se résigna à poursuivre la construction de cette cité sous un autre nom que le sien.
Cela,
uniquement
pour
pouvoir
continuer
les
travaux
et
avant
qu'elle
ne
fût
terminée,
il
la
passa
à
la
NSV
(sécurité sociale du national-socialisme) pour en faire un home d'enfants.
Dans les bâtiments terminés, on logea effectivement 400 enfants ainsi que le personnel nécessaire.
On continua les travaux de la cité avec un effectif ouvrier réduit.
L'attaque aérienne du 25 avril marqua le point final.